Déc
6

Pas de miracle…!

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Dans la série sur les miracles que nous faisons en ce moment les mardi soir, nous sommes arrivés à ce passage de Mathieu 12. 38-50

J’ai trouvé la méditation encourageante, alors je vous la partage.

Le contexte : les pharisiens viennent d’accuser Jésus d’être satanique, et de faire des miracles par la puissance du diable.

Ces mêmes pharisiens demandent ensuite un miracle à Jésus, (ce qui serait une abomination si leurs accusations de satanisme étaient fondées!). Ils poussent même l’aberration jusqu’à l’appeler « maître »…  Comme dit Mathieu un peu plus tôt dans son évangile, leur motivation n’était pas de voir la puissance de Dieu à l’œuvre, mais bien de trouver une occasion de l’accuser publiquement, et ainsi se débarrasser de lui (voir 12.10).

Jésus répond à cette requête de manière directe et intransigeante: « Une génération méchante et adultère demande un miracle; il ne lui sera donné d’autre miracle que celui du prophète Jonas. »

Autrement dit: Non!

Ou du moins, c’est ce qu’ont compris les pharisiens…

Parce qu’en réalité, Jésus pointe le doigt vers le plus grand miracle qui soit. Le séjour de Jonas dans le grand poisson est maintenant révélé comme étant plus que l’accident de voyage d’un messager désobéissant. C’est en fait un signe de ce qui arriverait à Jésus lui-même (ce qu’on appelle un « type de Christ »). Jésus passerait lui aussi trois jours et trois nuits dans les ténèbres, non pas dans les entrailles d’un poisson, mais dans celles de la terre, et de la mort.

Alors, bien que Jésus refuse de « performer » pour cette foule endurcie, il annonce un miracle bien plus grand que ceux qu’il venait d’accomplir.

Et Jésus dit aux Pharisiens qu’ils sont d’autant plus coupables qu’ils voient le Messie de leurs propres yeux, et pourtant refusent de croire. Jonas n’a fait qu’annoncer la Parole de Dieu, et les gens ont reconnus le vrai Dieu. Eux voient Dieu lui-même, mais refuse de le voir tel qu’il est.

Maintenant: Mathieu poursuit son récit de manière surprenante, en parlant d’un démon qui sort d’un homme, regrette de s’être éloigné de sa « maison », mais la trouve nettoyée et avec une nouvelle déco. Il va alors chercher des gros bras et reprend possession de l’endroit.

Malgré le manque de lien apparent, Jésus n’a pas changé de sujet.

Les Pharisiens étaient les modèles religieux de l’époque, et ils avaient un standard moral très élevé.

Quand Jésus parle d’un homme qui fait le ménage dans sa vie, une fois que le démon est parti, il illustre une réforme morale qui a eu lieu chez cet homme. Il arrive parfois qu’on ait une crise de conscience, et que pris de remords, on entreprenne un nettoyage moral, un nouveau départ (on approche du 1er janvier, c’est le temps des résolutions).

Mais malgré cette réforme morale, le pauvre homme de l’histoire se retrouve dans une situation pire qu’au début.

Le message de Jésus est celui-ci: Une réforme morale n’est pas la solution

On peut faire le ménage dans notre vie de toute la cochonnerie qu’il y a dedans, mais si elle reste vide, quelque chose d’autre va la remplir. Il fait peut-être référence au ministère de Jean-Baptiste (qui a annoncé un message et un baptême de repentance, mais pas encore de salut).

Devant l’incrédulité des Pharisiens, et même leur hostilité, Jésus va exposer la sacro-sainte moralité des Pharisiens pour ce qu’elle est vraiment: une réforme morale, qui ne règle pas le problème de fond.

Jésus ne cherche pas une réforme morale, mais une restauration de la relation avec Dieu. C’est ce qui est mis en évidence aux v. 46-50.

Personnellement, je suis encouragé de savoir que ma réforme morale n’est pas ce qui me qualifie pour plaire à Dieu. Son plan n’est pas que je me tire vers le haut à force de résolutions personnelles (« aide-toi, et le ciel t’aidera »), mais bien que lui est venu vers moi, pour accomplir ce que je ne pouvais pas accomplir moi-même: restaurer la relation avec Dieu.

Timothée Corbeau
Pasteur